Glaucome: causes, symptômes et traitement

Le glaucome est une maladie chronique de l’œil, caractérisée par une destruction lente du nerf optique. Dans de nombreux cas, il est lié à une pression intraoculaire élevée. En l’absence de traitement, le glaucome peut provoquer la cécité. Mais il est généralement facile à traiter s’il est diagnostiqué à temps.

En cas de cataracte, le cristallin s’opacifie et la vision devient floue. Une opération permet de la traiter. Le glaucome, quant à lui, touche le nerf optique et est incurable. «Le glaucome est la deuxième cause de cécité dans les pays industrialisés», explique le docteur Fabian Gielen, ophtalmologue à l’hôpital cantonal de Winterthour. «Mais les personnes concernées peuvent mener une vie tout à fait normale s’il est détecté à temps».

On distingue glaucome primaire, qui est une maladie en tant que telle, et glaucome secondaire, qui peut être soit la conséquence d’une autre maladie, d’une intervention médicale ou d’une blessure, soit un effet secondaire d’un médicament.

Selon la nature de l’angle iridocornéen, les glaucomes sont divisés en deux catégories: ceux à angle ouvert et ceux à angle fermé. Selon l’ophtalmologue, certains facteurs génétiques jouent également un rôle dans l’apparition de cette maladie: «Des antécédents familiaux ou d’autres maladies oculaires peuvent favoriser le développement d’un glaucome».

La maladie se développe généralement de manière insidieuse. Bien souvent, l’humeur aqueuse n’est plus évacuée normalement et s’accumule, entraînant une élévation de la pression intraoculaire. L’humeur aqueuse fournit notamment des nutriments au cristallin et à la cornée. Normalement, il s’en forme autant qu’il s’en écoule. Si le liquide de l’œil ne peut pas s’évacuer ou s’il est produit en trop grande quantité, la pression intraoculaire augmente.

Ce déséquilibre comprime de plus en plus le nerf optique, qui est irrémédiablement endommagé. Il n’est toutefois pas possible d’expliquer clairement pourquoi certaines personnes développent un glaucome et d’autres non.

Une pression intraoculaire normale se situe entre 10 et 21 mm Hg. Mais selon Fabian Gielen, cela ne garantit pas l’absence de glaucome: «Une pression normale n’exclut pas l’apparition d’un glaucome et, inversement, une pression élevée ne signifie pas nécessairement que l’on va développer la maladie». Contrairement à la tension artérielle, il est impossible d’influencer consciemment la pression intraoculaire. Il est donc essentiel de la faire mesurer chez l’ophtalmologue.

Le risque de glaucome augmente avec l’âge: «Tous les dix ans, la probabilité de développer un glaucome est multipliée par deux», précise le spécialiste. En Suisse, le glaucome constitue l’une des principales causes de cécité chez les personnes de plus de 60 ans.

À partir de 40 ans, Fabian Gielen recommande donc de faire régulièrement des contrôles, en particulier pour les personnes présentant les facteurs de risque suivants:

• Antécédents familiaux
• Forte myopie ou hypermétropie
• Autres maladies des yeux

Les femmes sont un peu plus souvent concernées que les hommes. On ne sait pas encore pourquoi. Autre fait curieux, mais attesté: chez certaines personnes, les exercices de yoga dans la posture du poirier bas ont provoqué des glaucomes, car ils augmentent temporairement la pression sur les yeux. «Mais c’est rare», ajoute Fabian Gielen.

Le glaucome est particulièrement insidieux, car il reste asymptomatique pendant longtemps. «Lorsque les symptômes apparaissent, les dommages sont généralement déjà importants», poursuit l’ophtalmologue. Les symptômes ci-après peuvent se manifester en cas de glaucome:

• Apparition de taches aveugles dans le champ visuel
• Problèmes de vision au crépuscule
• Vision floue
• Dans les cas aigus: Douleurs oculaires, nausées, perte soudaine de la vue

Il n’est pas possible de prévenir directement le glaucome, mais on peut le détecter facilement à un stade précoce. C’est pourquoi le docteur Gielen recommande des contrôles réguliers chez l’ophtalmologue à partir de 40 ans. Ces examens consistent à:

• mesurer la pression oculaire
• évaluer l’état du nerf optique
• et, le cas échéant, évaluer le champ visuel

«Si la maladie est diagnostiquée à un stade précoce, nous pouvons fortement ralentir son évolution», déclare-t-il. Il recommande aux plus de 40 ans de se rendre une fois chez l’ophtalmologue pour effectuer un examen. S’il n’y a aucun signe de glaucome, un contrôle tous les deux ans suffit. Si ce n’est pas le cas, il est possible d’intervenir à un stade précoce. Le médecin peut évaluer chaque cas individuellement et prendre les mesures nécessaires.

Certaines personnes préféreraient utiliser des méthodes douces et se prendre elles-mêmes en charge. Mais il n’est pas possible de traiter activement ni de prévenir le glaucome en prenant des mesures. Un mode de vie sain, c’est-à-dire renoncer à la nicotine, à l’alcool et aux drogues, réduit un tout petit peu le risque. «On ne peut malheureusement pas faire grand-chose soi-même», ajoute l’ophtalmologue. Il est donc d’autant plus important de se rendre chez le médecin pour se faire examiner.

L’objectif du traitement est d’abaisser la pression intraoculaire afin de soulager le nerf optique et de stopper la progression du glaucome. Le traitement approprié dépend du stade de la maladie et est prescrit individuellement.