Borderline-Persönlichkeitsstörung: Symptome und Hilfe

Ein Leben in Extremen: Borderline stellt Betroffene und ihr Umfeld vor Herausforderungen. Welche Ursachen die Persönlichkeitsstörung hat und wie sie behandelt wird

Texte: Anne-Sophie Keller

Images: iStock

5 mn

05.12.2024

Définition: qu’est-ce qu’un trouble borderline?

Le syndrome borderline fait partie des troubles de la personnalité les plus fréquents et touche environ 2% de la population adulte en Suisse. La maladie se caractérise généralement par une instabilité émotionnelle et s’exprime par de nombreux symptômes.

Symptômes: dix signes auxquels prêter attention

Même si le tableau clinique semble complexe, certains indices laissent présager un trouble borderline, notamment:

  • Variations d’humeur: des sentiments qui basculent d’un coup de la grande gaieté à la tristesse profonde.
  • Relations instables: beaucoup de hauts et de bas accompagnés de sentiments intenses, auxquels s’ajoute une tendance aux relations toxiques.
  • Crises d’identité: beaucoup de personnes ont une image et une perception d’elles déformées.
  • Forte propension à la prise de risques: impliquant aussi un danger accru de dépendance.
  • Peur de l’abandon: basée sur une image négative de soi, souvent accompagné d’une jalousie maladive.
  • Comportement impulsif, voire destructeur: dans les situations de stress, les patient-es réagissent de manière précipitée et sans réfléchir.
  • Automutilation et tendances suicidaires: tentative désespérée de reprendre le contrôle face à des situations qui semblent insupportables.
  • Dissociation: la personne a le sentiment que son environnement et elle-même lui sont étrangers.
  • Vide intérieur: qui se traduit par un sentiment d’inaccomplissement ou d’ennui.
  • Problèmes psychiques en tant que maladies concomitantes

Symptômes chez les femmes


En principe, les symptômes du trouble borderline ne dépendent pas du  sexe de la personne.  Mais des tendances semblent se dégager. Les femmes dirigent plutôt l’agressivité vers elles-mêmes, en s’automutilant par exemple, tandis que les hommes la dirigent vers autrui par des comportements violents.

Quels sont les types borderline?

Le tableau clinique du trouble de la personnalité borderline est varié et se manifeste par des symptômes individuels. Il est toutefois possible d’en distinguer cinq types:

  1. Affectif: lorsque les émotions se déchaînent, le moindre désaccord dans les relations peut entraîner une dépression ou de l’anxiété.
  2. Impulsif: dans ce cas, les difficultés à contrôler les impulsions conduisent à des comportements risqués, entraînant souvent un fort sentiment de honte a posteriori.
  3. Agressif: le moindre détail suffit à déclencher une colère intense qui éclate souvent de manière incontrôlée.
  4. Dépendant: ce type est marqué par une grande peur d’abandon et se caractérise par une difficulté à respecter ses propres limites ainsi que celles des autres.
  5. Vide intérieur: le manque d’estime de soi, de confiance dans les relations et dans le monde engendre un sentiment de vide profond et un grand besoin de l’autre.
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Causes: comment se développe un trouble borderline?

Le trouble borderline, comme de nombreuses autres maladies psychiques, est souvent dû à une perturbation de la relation d’attachement dans la petite enfance. Si les besoins émotionnels primaires ne sont pas comblés, l’enfant aura de fortes chances de développer un trouble de l’attachement et une peur de l’abandon qui affectera son comportement tout au long de sa vie. De la maltraitance ou une attitude dévalorisante peut déformer l’image que l’enfant a de lui-même. Il aura alors du mal à réguler ses émotions.

«Pour nombre de patient-es, c’est une révélation de comprendre que les émotions sont certes innées, mais que la façon dont elles sont gérées doit s’apprendre», explique le docteur Roland Stehr. Ce médecin de 60 ans est chef de service de l’unité de psychothérapie des troubles de la personnalité et des traumatismes de l’hôpital psychiatrique de Saint-Gall. Les enfants apprennent à gérer leurs émotions par l’expérience et l’imitation. «Dans un environnement propice, affectueux, valorisant et fiable, cela se fait généralement tout seul», explique-t-il.

Mais comme tout ne se passe pas toujours normalement, des troubles de régulation des émotions peuvent apparaître: «Les stratégies d’adaptation qui ont d’abord bien fonctionné dans l’enfance deviennent plus tard des automatismes inconscients et gênants.» Une thérapie permet d’en prendre conscience et donc de les comprendre. «De plus, nous remettons en question les convictions. Beaucoup de personnes borderline pensent par exemple qu’elles ne méritent pas d’être aimées.»

«Beaucoup de personnes borderline pensent par exemple qu’elles ne méritent pas d’être aimées.»

Dr. med. Roland Stehr, Psychiatrie Saint-Gall

Diagnostic: comment détecter le syndrome borderline?

Le trouble borderline fait partie de ce que l’on appelle les «troubles de la personnalité émotionnellement labiles» et est diagnostiqué en deux étapes dans le cadre d’une psychothérapie. Selon la clinique universitaire de Hambourg-Eppendorf, au moins trois des caractéristiques ou comportements ci-après doivent se manifester:

  • Nette tendance à agir de manière inattendue et sans tenir compte des conséquences
  • Nette tendance à se disputer et à chercher le conflit avec autrui
  • Tendance aux accès de colère avec incapacité de se maîtriser
  • Difficulté de continuité dans les actions qui ne sont pas immédiatement récompensées
  • Humeur instable et imprévisible

Pour répondre au type borderline (code ICM F60.31), il faut en outre être en présence d’au moins deux des caractéristiques et comportements suivants:

  • Image de soi, objectifs et «préférences internes» (y compris sexuelles) incertains et changeants
  • Tendance à avoir des relations aux autres fusionnelles, mais instables
  • Efforts excessifs pour éviter le rejet et l’abandon
  • Paroles suicidaires ou actes autodestructeurs répétés
  • Sentiment de vide persistant

Traitement: quelle thérapie pour le trouble borderline?

Traiter un trouble borderline est long et fastidieux. Il existe aujourd’hui de nombreuses approches thérapeutiques qui permettent de réduire considérablement les symptômes et d’améliorer la relation à l’autre.

«Ces dernières années, différentes méthodes psychothérapeutiques ont été développées pour les thérapies individuelles ou de groupe», explique le spécialiste. Parmi ces méthodes figurent la thérapie comportementale dialectique, la thérapie des schémas, la thérapie basée sur la mentalisation et la thérapie focalisée sur le transfert.

  • Quel est l’objectif d’un traitement?

    Il s’agit en premier lieu d’éliminer les stratégies d’adaptation dysfonctionnelles et de mettre en place des stratégies fonctionnelles. «Si je compense mon stress par un comportement d’automutilation, cela ne fonctionnera pas à long terme et aura des conséquences. Si j’arrive à apaiser ma détresse dans ces moments-là en faisant quelque chose qui me soulage sans me nuire, j’aurais réussi à mettre en place une stratégie saine.»

    À quoi peut ressembler une réaction saine? «Marcher pieds nus dans la neige, écouter de la musique à fond ou mordre dans un piment fort – tout cela donne un bon coup de fouet et nous aide à surmonter le stress intense et calmer nos réactions.»

    Peut-être cela aide-t-il de savoir que tout le monde a des stratégies plus ou moins saines pour gérer le stress – comme fumer une cigarette. «Les variations d’humeur sont également normales», explique Roland Stehr. Chez les patient-es borderline, elles sont tout simplement beaucoup plus prononcées, ce qui nécessite des stratégies plus spécifiques.

  • Peut-on se rétablir d’un trouble borderline?

    L’une des questions qui revient souvent chez les patient-es est de savoir si l’on peut guérir du trouble borderline. Pour y répondre, il faut comprendre que «le diagnostic est établi sur la base de critères, tels que l’impulsivité. Et l’on peut apprendre à les gérer.» Cela signifie qu’à un moment donné, il n’y aura plus assez de critères qui correspondront au trouble borderline.  

    Dans le cadre d’un traitement ambulatoire, qui est généralement préconisé, la thérapie dure, en principe, au moins un à deux ans. «À son terme, les personnes ne sont certes pas exemptes de symptômes, mais ceux-ci ne les empêcheront plus de mener une vie agréable et satisfaisante. Plus de la moitié des patient-es constate une nette amélioration.»

Conseils pour les patient-es borderline

Cette maladie n’est souvent pas comprise ni thématisée dans la société. Le comportement impulsif des personnes borderline nous dépasse. Cette charge émotionnelle peut conduire à des conflits chroniques. Il est donc d’autant plus important d’avoir une approche consciente du problème. «Nous regardons et jugeons les autres à travers le prisme de notre propre expérience», explique Roland Stehr.

Cette affirmation est particulièrement importante pour les personnes borderline. «En raison de leur forte émotivité, un retard à un rendez-vous peut déjà déstabiliser, être perçu comme une dévalorisation et une menace existentielle. Comprendre que la personne concernée lutte réellement pour sa survie aide à traduire sa réaction violente.»

  • Vivre avec une personne borderline

    Les personnes borderline ont tendance à idéaliser leur partenaire et s’attachent rapidement dans une nouvelle relation. Cependant, la peur de la solitude engendre souvent des sentiments malsains comme la jalousie. «Les tentatives désespérées d’éviter l’abandon peuvent sembler manipulatrices. Il ne s’agit toutefois pas d’actes de malveillance conscients, mais de réactions de détresse», précise Roland Stehr.

    Si le ou la partenaire réagit de manière négative, la dynamique se renforce. Souvent, les patient-es borderline mettent trop rapidement un terme à la relation. «Il est essentiel de reconnaître ces mécanismes et de demander un soutien psychologique si nécessaire», ce qui peut aussi se faire dans le cadre d’une thérapie de couple.  

  • Conseils pour les proches

    Les personnes borderline ont souvent honte de leur trouble. De plus, la stigmatisation de leur maladie renforce l’incompréhension de leurs proches. Mais là encore, une vie normale est possible. Un dialogue supervisé par un spécialiste peut aider à trouver une approche pour gérer les situations et ainsi soulager les personnes concernées.  

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